E MONEY BAGS
Eric
Smith A.K.A. E Money Bagz a été assassiné en juillet 2001 au
volant de son S.U.V. supposément par un membre de la Supreme Team,
équipe de trafiquants de drogue de south jamaica queens tenue par
Kenneth Supreme Mc Griff en représailles du meurtre de
Colbert Johnson A.K.A. Just Black, l'un de ses associés.
La
piste d'un crime crapuleux est vite écartée car Eric Smith sera
retrouvé le corps criblé de balles mais portant toujours une rolex
incrustée de diamants.
Ce
meurtre finira par être élucidé en 2004 et les deux exécutants, Dennis "Divine" Crosby et Nicole Brown, ont
non seulement été accusé de meurtre mais aussi de trafic d'héroïne
et de cocaïne à hauteur de plusieurs dizaines de kilos. Le
commanditaire serait effectivement Supreme Mc Griff selon un
informateur anonyme.
De
funeste réputation, Supreme Mc Griff est une figure tutélaire du
milieu criminel du Queens et il est mentionné par Nas sur le
morceau memory lane ainsi que sur ghetto qu'ran de 50 Cent, dont Just
Black fut le mentor, comme archétype du hustler.
Apparemment,
cela n'a pas été du goût de Mc Griff puisqu'il a probablement
ordonné la fusillade qui a valu 9 blessures par balles à Fifty,
construisant définitivement la crédibilité de ce dernier dans la
rue.
La
discographie malheureusement écourtée de E Money Bagz est le reflet
du quotidien de south jamaica dans les années 90, il a notamment
collaboré avec Tupac sur le morceau Big Time et Prodigy de Mobb Deep
l'évoque comme un demi frère car ils étaient tout deux atteints
de la drépanocytose, une forme de leucémie héréditaire mal connue
à l'époque et soignée à grands renforts de morphine.
SOURCES :
Ethan
Brown: Queens reign Supreme: the rise of the hi hop hustler.
Albert
PRODIGY Johnson: My Infamous Life
Mac Dre, Fat Tone, Killa Keise
Andre
hicks était certainement l'un des rappers les plus influents de la
bay area, sa carrière a eu plusieurs facettes, de braqueur à
gangsta rapper avec un passage obligé par la prison, d'où il
enregistrera un album au téléphone, il fut notamment l'initiateur
et le représentant d'une scène plus festive, le mouvement hyphy.
Ce
revirement artistique vers une image plus décontractée n'a rien
d'étonnant puisque Mac Dre n'avait plus besoin de faire un rap dans
lequel il confortait son image de mauvais garçon, son casier
judiciaire s'en chargeant à sa place et lui assurant un pedigree que n'importe quel rapper gangsta lui enviera. Ce rap de soirées se fera l'apologie de la fête et des drogues associées dont Mac Dre sera un gros consommateur, en particulier d'ecstasy.
Son
ancien gang, le romper room de vallejo county, est resté toutefois
d'actualité dans des affaires de stup' portant sur des dizaines de
milliers de cachets d'ecstasy, des kilos de crack et d'héroïne et
des profits en liquide à faire pâlir des chômeurs en mal de
sensations.
De
retour d'un concert à Kansas City début novembre 2004, le van de
Mac Dre a été criblé de balles le laissant mort avant même que le
véhicule ne sorte de la route. Resté longtemps non élucidé, ce
crime trouvera sa solution grâce à un informateur anonyme mais les
spéculations restent nombreuses et si l'affaire paraît réglée
devant les tribunaux, elle est encore sensible dans les rue de
Vallejo County.
Cependant,
ce meurtre ne restera pas impuni et il initiera une série de
représailles entre californiens et rappers du midwest qui se soldera
par les meurtres de Fat Tone, rapper sulfureux de Kansas City, et son
ami et associé, Jermaine Cowboy Akins en mai 2005.
Fat Tone lui
aussi était loin d'être un enfant de choeur: en 2003.il se fait
tirer dessus et il fait un bras d'honneur en couverture d'album sur
son lit d'hopital. Il a même été arrêté pour l'assassinat d'une
femme enceinte mais les charges n'ont pas été retenues.
Il aurait admis, du moins il n'a jamais nié, avoir assassiné Mac Dre, ce qui pour certains équivalait à un aveu, même s'il a fini par nier quelque mois plus tard dans un morceau. Cependant, tout
Kansas City chuchotait « C'est Fat Tone qui l'a tué » à
l'époque du meurtre de Hicks.
Il
n'en a pas fallu plus à un promoteur de rap et ami proche de Mac
Dre, Mac Minister, de son vrai nom Andre Dow, pour attirer Fat Tone
et son associé Cowboy Akins dans une embuscade. Le plan était
simple: Dow a prétendu que Snoop Dogg voulait les rencontrer à Las
Vegas pour discuter d'une collaboration et d'un clip seulement le
plomb était au rendez vous. Les ficelles étaient tellement
grossières que le tribunal n'a même pas daigné bon de convoquer le
chien de long beach pour l'interroger plus avant, se doutant qu'il
n'était aucunement impliqué dans une telle affaire.
L'embrouille
entre les deux villes n'aura de cesse de grandir et d'emporter de
jeunes rappers comme Killa Keise, 28 ans, retrouvé abattu au volant
de sa pontiac sur l'interstate 80. Keise était le petit frère de
cellski, une légende de l'underground de san francisco sous l'aile
duquel il a démarré sa carrière. Ce meurtre
n'a pas été élucidé et ses raisons semblent choquante car la
piste la plus probable est qu'il ait été assassiné par une équipe
de kansas city juste parce qu'il venait de la bay area. La communauté
hip hop de la baie en a été secouée et les hommages furent
nombreux, de krey$hawn à Moe Green par exemple car il était
apprécié et respecté par ses pairs.
SOURCES :
B.E.T. american gangster: the romper room gang
Bam Gotti :
Personnage
incontournable et hors normes dans le rap francophone, Roi Heenok
évoque souvent la mémoire de Shawn Chestnut A.K.A Bam Gotti, rapper et gangster du
queens avec qui il a noué ses premières connections dans le rap
notamment avec DJ Whoo Kid qui finira sur le label G-Unit fondé par 50 Cent.
C'est Bam Gotti qui poussera Heenok à délivrer son rap criminel dans la
langue de Molière plutôt que Shakespeare dans un but d'éducation
des masses. Décédé en 2003, il était associé avec Heenok dans le
label Drama Stay Live Entertainment et ce dernier est obsédé par
l'idée de faire vivre la mémoire de son mentor au travers de sa
musique et de ses choix artistiques, notamment les rappers qu'il
signe son label sur gangster et gentleman.
Le
rap de Bam Gotti est taillé sur mesures pour les truands de South Jamaica Queens puisqu'il évoque sans fard les braquages, rackets et
les divers trafics qui ont construit la légende de ce quartier.
Les
parallèles entre les vies de Bam Gotti et E Money Bags sont plus que
frappant et il faut garder en tête que Jason William Mizell a.k.a. Jam Master Jay, originaire du même quartier, a lui aussi été abattu en pleine rue en sortant de son studio d'enregistrement. Ces trois décès
montrent bien que malgré leur notoriété et leurs prétentions,
même les artistes les plus respectés ne sont pas à l'abri dans les
rue de South Jamaica Queens.
SOURCES :
Soulja Slim :
Un vrai mec de la rue et un pilier du rap de la nouvelle orleans, James tapp Jr aka magnolia slim aka Soulja Slim était à l'intersection de son art et de son sujet. Natif du quartier Magnolia Projects où il a grandi avec sa mère, il commencera le rap en 1990 à l'age de 13 ans. Après pas mal d'allers retours au pénitencier qui ont commencé en 1995, il sort en 1998 son premier album, Give It To 'Em raw, dont la sortie tardive fait que beaucoup de gens ne réalisent pas son ancienneté dans le rap game.
En parallèle, Magnolia Slim, jeune soldat des rues de Nola use et abuse des drogues, prend des risques, est capable dans la même soirée d'aller braquer un type et de faire un concert tant et si bien que cette jeune tête brulée fête l'entrée de son premier album au billboard en prison pour braquage. Il en sort en 2001 pour y retourner quelques mois plus tard, tout juste le temps d'enregistrer un deuxième album.
Pour ce deuxième album, The Streets Made Me, c'est une nouvelle équipe de producteurs qui est imposée par No Limit Records et même si la collaboration s'est poursuivie, l'enregistrement ne sera pas simple. Qui plus est, ce disque n'a pas bénéficié de la promotion nécessaire et le rapper estime avoir été négligé par son ancien label. Après avoir été déçu par Master P qu'il vilipende dans le magazine Murder Dog, Soulja Slim sort un album chez Koch Records crée en prison son propre label, cut throat committee records duquel sortira un premier album en 2002.
Confiant dans son avenir et le succès qui l'attend, il n'a de cesse de parler d'un Master P à la dérive qui penserait plus à jouer dans des sitcoms ou au basket qu'à gérer ses affaires, notamment payer le rapper. Il ne pourra pas pousser ses allégations plus loin car alors qu'il s'arrête devant chez sa mère en allant à un concert, Soulja Slim est abattu de trois balles dans la tête et une dans la poitrine, parachevant ainsi l'iconographie hip hop du « keep it real » jusqu'au bout.
Ce 26 Novembre 2003, une machine est lancée et dans les mois suivants, le nom de James Tapp Jr ressurgira comme suspect dans une enquête pour meurtre et l'idée de représailles se précise. Garelle Smith sera arrêté par le N.O.P.D. en possession du glock qui a servi à assassiner le rapper mais il finira incarcérée pour d'autres meurtres et les charges dans l'affaire seront abandonnées car le pistolet était enregistrée au nom d'un officier de police. Peu de temps après, Steven Kennedy, autre suspect dans le meurtre de Soulja Slim est abattu par deux thugs de la cité Magnolia, laissant clairement à penser que l'affaire n'a pas été réglée dans les tribunaux.
SOURCES :
http://www.nola.com/music/index.ssf/2004/03/rapper_soulja_slim_kept_it_rea.htmlhttp://murderdog.com/archives/2003/soulja_slim.html
http://www.amoeba.com/music/artist/91383/bio